L’album intitulé “Mo Juba O” est la synthèse du parcours musical du trompettiste Muyiwa Kunnuji et également l’acte de naissance de l’AfroClassic-Beat.
Une fusion née des diverses influences (Afrobeat, Highlife, Juju music, Gospel, Jazz, Blues) qui ont façonné le jeu et alimenté la passion de la musique de Muyiwa, ultime trompettiste de Fela Kuti..
Un album qui marquera une nouvelle étape dans l’intense histoire du mouvement Afrobeat et dans celle plus vaste de la musique africaine.
” Mo Juba O ” – Bandcamp :
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Video Clip :
Muyiwa Kunnuji – Mo Juba from psf image.
Dossier de Presse

Entretien avec Le Bureau de Lilith (www.lebureaudelilith.com ) :
Muyiwa Kunnuji nous parle de son album…
Parle-nous un peu de toi…
J’ai grandi au sein d’une église orthodoxe pleine d’hymnes, d’influences classiques et gospel, genres qui sont le berceau de mon devenir musical. Quelques années plus tard, mon baptême musical se fit avec des courants précurseurs des années 50-60 et d’autres influences qui incluent les rythmes traditionnels Yoruba et Ogu, l’Afrobeat, le Highlife, le Juju, le Jazz et le Blues.
Aujourd’hui, ma musique est centrée sur les rythmes traditionnels Yoruba et Ogu, le groove Afrobeat, les éléments Highlife, les entrelacements du Jive sud-africain, les influences Jazz et les composants de la musique Juju ; ce mélange original donne du mouvement à ma musique et la rend intrinsèquement faite pour la danse.
Toutes les influences sus-mentionnées ont donné naissance à ce que j’aime appeler l’AfroClassicBeat, un univers musical qui prend ses racines dans les harmonies et les tonalités colorées, portées par les rythmes africains. En partant du groove, le groupe crée un irrésistible appel à la danse fait de rythmes furieux et addictifs tout en apportant, au travers de la musique, des messages d’espoir, de respect, de joie aussi bien que de plaisir.
Comment s’est créé « Mo Juba O » ?
L’album a été enregistré par des musiciens et techniciens de talent venus d’horizons musicaux différents (Afrobeat, Jazz, Rock, Funk, Blues) ; chacun a une expérience musicale très riche orientée vers la musique moderne africaine, ce qui a permis à « Mo Juba O » et son AfroClassic-Beat de créer un grand mouvement autour d’eux qui les insère dans la marche en avant de l’histoire de l’Afrobeat et, par extension, de la musique africaine dans son ensemble.
Les musiciens légendaires de Fela Kuti des groupes Africa 70 et Egypt 80 (Oghene Kologbo à la guitare et Chief Udoh Essiet au « Talking Drum ») y ont participé ainsi que Beautiful Nubia, musicien contemporain de premier rang en matière de Folk and Roots Music.
« Mo Juba O » est la fusion entre diverses influences de la musique africaine et les genres qui lui sont rattachés : musique Juju, Highlife, Afrobeat, Gospel, jazz et blues. Il s’agit donc d’un syncrétisme créatif de toutes ces musiques.
Bien évidemment, « Mo Juba O » est également la synthèse de ma propre expérience et parcours musicaux.
Que signifie « Mo Juba O » ?
« Mo Juba O » est une phrase en Yoruba avec un large sens qui va des salutations respectueuses à la révérence pour exprimer la reconnaissance ou la courtoisie. Son sens peut également, dans un contexte religieux, signifier la déférence ou l’adoration envers un dieu.
Le premier morceau de l’album, Mo Juba sans le O, a le même sens : les Yorubas utilisent le O pour l’emphase qui parfois est une abréviation d’Olodumare qui signifie le Créateur.
Dans cette chanson je parle du respect envers l’humanité quelque soit la couleur ou la race, l’appartenance ou non à un peuple mais aussi de ma déférence envers Olodumare (le créateur de l’univers a plusieurs noms dans la langue Yoruba : Olodumare, Oluwa, Oba Giga…).
Si tu devais choisir une chanson dans l’album ?
J’en choisirais deux : « Mo Juba » et « Olofofo« .
Pendant que j’écrivais « Mo Juba », j’entendais constamment dans ma tête le bruit de la pluie tombant sur la sombre forêt africaine du Lagos durant la nuit ; j’imaginais une dense forêt toujours verte hébergeant en son seing une extraordinaire diversité de vies, animales et végétales. Pour créer l’ambiance de « Mo Juba », j’ai travaillé en utilisant quelques instruments rythmiques (basse, shekere, piano…) ainsi que des cris de grillons, grenouilles et crapauds dans l’introduction. La basse lance un appel et le groupe répond, ensuite la trompette entre en scène avec une mélodie qui appelle d’autres instruments comme le vibraphone, la guitare, le piano… pour enfin accueillir le reste des musiciens, à savoir la section rythmique et les cuivres, le tout dans un niveau d’énergie musicale et d’excitation progressives menant peu à peu au lever du soleil. Ensuite, dans toute sa puissance, le groupe incarne les activités de la journée, un thème lourd porté par la charge de la section cuivre avec une série de questions réponses entre la trompette et les saxophones… L’activité de la journée, le puissant Afrobeat Groove, nous emmène jusqu’au nouveau coucher de soleil, fin de la chanson dans laquelle j’ai utilisé des sons de chevaux pour représenter une forme de salutation.
Comme je le fais avec mes compositions en mixant différents styles de musique, j’aime mélanger les langues dans les paroles de mes chansons. J’aime écrire en mélangeant autant de langues que possibles : anglais, « broken english » dans le style de Fela Kuti, Yoruba, Ogu ou Egun et parfois un peu de français.
De plus, mon désir quand je compose, j’écris et j’arrange est de créer un dialogue, des contre-pieds, en appelant et animant des mélodies et rythmes, en inventant des appels/questions et des réponses entre les instruments de musique tels que la guitare, le piano, la batterie, les percussions et les autres sections telles que la rythmique, les cuivres et les voix.
Parfois les thèmes sont un peu complexes, étroitement collés à différentes mais pourtant complémentaires idées et styles (« Olofofo », par exemple, avec 4 parties harmoniques et de lourds contre-pieds) mais avec une mélodie reconnaissable et dansante. Il est important pour moi que toutes les mélodies swinguent ou soient dansantes.
« Olofofo », une de mes plus vieilles compositions, a été écrite quelques années en arrière au Lagos et enregistrée mais jamais sortie. Elle parle des colporteurs de rumeurs. Dans cette chanson, je dis que je ne souhaite pas être associé aux commérages ni à ceux qui les colportent ; à travers un proverbe Yoruba, mon propos est de dissuader mes amis, ma famille, mes fans et toute autre personne susceptible d’écouter des propos creux, rumeurs ou simples paroles, pouvant porter atteinte à la réputation, bruits de couloir ou ouïe dire à propos des affaires privées de chacun. J’ai ajouté à ça une moquerie concernant le colporteur qui ne sera jamais payé en retour de son action et que la plus grande récompense qu’il obtiendra sera un simple merci. J’évoque également le pouvoir des mots, comment ils peuvent facilement construire ou détruire une communauté ou une relation. Je conclus par une sarcastique demande appuyée auprès des commères de tout bord pour qu’elles s’abstiennent d’utiliser leurs bouches pour venir détruire mon univers et j’enjoins mes amis et toutes les personnes de bonne volonté à s’unir pour continuer à danser et profiter de la vie car, au final, nous avons tous seulement besoin d’amour.
La mélodie d’Olofofo est un mélange d’AfroBeat, Juju, Highlife, Classique/Gospel, Jazz, Blues et rythmes traditionnels Yoruba. C’est un excellent exemple du type de fusion que j’aime créer.
Pour une meilleure compréhension de cette fusion, la batterie joue de l’Afrobeat, les mélodies sont écrites en Highlife, harmonisées avec des touches de Gospel et Jazz et, bien sur, l’instinct naturel des choses, le thème est construit avec des contre-pieds comme dans la musique traditionnelle Yoruba et Ogu ou le Gospel, les percussions jouant du Juju… Mon univers musical prend ses racines dans ces harmonies et tonalités colorées.
Suivant mon aspiration à créer un son global unique, nouveau et différent des autres musiques ou groupes de la même mouvance musicale (Afrobeat, Highlife ou encore les musiques de l’Afrique de l’Ouest en règle générale), j’ai décidé de prendre des risques : Minimiser l’utilisation des tonalités et sons familiers ou usuels du piano/clavier et remplacer ou changer le rôle de certains instruments, comme échanger la traditionnelle deuxième guitare de l’Afrobeat par un vibraphone.
Et avec l’assistance d’un solide ingénieur du son, Grant Phabao, j’ai réussi à combiner, je pense, la chaleur du vintage avec les sons modernes d’aujourd’hui.
Et bien sur, rien n’aurait été possible sans le soutien sans faille des KissBankers et je les en remercie grandement.
Maximum Respecto.
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